08/10/15

European M&A Outlook : le nombre de fusions et acquisitions chute, mais leur valeur augmente

Le nombre de fusions et acquisitions chute, mais leur valeur augmente

  • La valeur des opérations mondiales a grimpé de 17% au cours du premier semestre de l’année 2015, tandis que le volume de transactions sur cette même période a chuté de 14% par rapport à l’an dernier

  • Le marché européen des fusions-acquisitions demeure attractif aux yeux des acquéreurs étrangers

  • Le private equity est à ce jour la source de financement la plus attractive

  • Le secteur des TMC suscite davantage d’intérêt que celui des produits industriels et chimiques

La valeur des opérations de fusions-acquisitions est à son plus haut niveau depuis 2007, même si les dirigeants européens adoptent une approche plus prudente à l’égard des fusions-acquisitions en Europe, d’après l’étude menée par CMS, en partenariat avec Mergermarket.

Pour ce qui est de la Belgique, la valeur totale des opérations a augmenté de 614 millions d’euros au premier semestre 2014 à 15,9 milliards d’euros à la même période en 2015. Ce résultat s’explique notamment par la gigantesque fusion entre le distributeur belge Delhaize et son homologue Ahold. Pour l’année 2015, une augmentation du produit national brut de plus de 1% est envisagée. Les secteurs principaux en matière de fusions et acquisitions sont l’industrie et la chimie, les services aux consommateurs et entreprises et les TMC. Dans le Benelux, même si le nombre d’opérations a diminué de 12% d’année en année, soit 230 opérations, la valeur de celles-ci a elle augmenté de 59% pour atteindre 29,8 milliards d’euros.

Vincent Dirckx, avocat associé, responsable du département Corporate M&A de CMS Belgique : « Notre rapport se fait l'écho du sentiment croissant de confiance du marché, comme en témoigne le niveau élevé de fusions et acquisitions cette année et l'augmentation de la valeur des opérations en Belgique au 1er semestre 2015. Ces chiffres sont encourageants, mais l'incertitude financière et politique persistante, en particulier en ce qui concerne le Royaume-Uni et un potentiel « Brexit », peut encore avoir un impact sur l’activité M&A en Europe. »

L’étude a démontré que la valeur des opérations en Europe a grimpé de 17% au premier semestre 2015, grâce à d’importantes transactions telles que l’acquisition par Royal Dutch Shell du groupe britannique BG pour 74,5 milliards d’euros. Cependant, le volume des opérations a quant à lui chuté de 14% sur cette même période, avec 2 800 opérations contre 3 300 l’an dernier.

D’après l’étude CMS, le principal moteur des fusions-acquisitions en Europe, côté acheteurs, serait l’appétit accru des acquéreurs étrangers (66 %), dépassant la levée de capitaux destinés à un essor dans les zones à plus forte croissance (principal moteur, côté acheteurs, en 2014). Les investisseurs étrangers disposant de fonds à investir se tourneraient en effet vers l’Europe pour acquérir des actifs sains.

L’éventualité d’un « Brexit » compte parmi les facteurs susceptibles de peser sur les perspectives de croissance des fusions-acquisitions pour l’année à venir. En effet, deux tiers des sondés pensent qu’une sortie de l’UE par la Grande-Bretagne aurait une incidence négative sur le secteur en Grande-Bretagne, tandis que 160 personnes interrogées sur 230 (70%) estiment qu’un « Brexit » est assez, voire très improbable. Dans l’ensemble, les sondés affirment qu’un maintien du Royaume-Uni au sein de l’UE est pertinent d’un point de vue économique et sont optimistes en la matière. 

L’étude conclut également que les investisseurs et les dirigeants d’entreprise se montrent de plus en plus créatifs dans leur approche du financement par le private equity et que les prêts, autres que bancaires, sont considérés comme d’éventuelles sources de financement, ce qui traduit un éloignement vis-à-vis des banques traditionnelles.

En termes de volume d’activité, le secteur des TMC devrait être le plus prisé cette année, avec un bond de 15% par rapport à 2014, dépassant ainsi le secteur des produits industriels et chimiques. Pour 49% des sondés, l’Allemagne devrait conserver sa position de leader en termes de dynamique des fusions-acquisitions pendant l’année à venir, suivie respectivement par les pays nordiques et le Royaume-Uni.

Le panel des personnes interrogées dans ce rapport est composé de 230 acteurs clés du secteur sur l’ensemble du territoire européen, incluant des directeurs généraux, directeurs financiers, banquiers, responsables de fusions-acquisitions, investisseurs en private equity et spécialistes du secteur. Chacun d’entre eux a fait part de sa vision dans ces domaines en termes de croissance, de pressions économiques et politiques et d’acteurs clés du marché des fusions-acquisitions, pour dessiner les perspectives macroéconomiques et microéconomiques globales pour l’an prochain.

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