03/04/19

Innovation technologique dans les secteurs juridique et fiscal : le Belux ne figure pas dans le peloton de tête

Larcier présentait les résultats d’une étude sur l’innovation juridique et fiscale en Europe. Cette étude met pour la première fois en évidence l’écart qui existe entre la prise de conscience et la mise en œuvre de l’innovation dans ces secteurs. Elle montre également que le Belux n’occupe pas une place de leader au sein des autres pays européens.


Prise de conscience ne rime pas avec mise en œuvre

Aujourd’hui, aucune entreprise n’échappe à la digitalisation, pas même dans les secteurs juridique et fiscal.

Les nouvelles technologies – mégadonnées, intelligence artificielle, cloud computing ou blockchain par exemple – de même que l’automatisation croissante et la convivialité d’utilisation suscitent un vif intérêt.

En effet, celles-ci ouvrent de nouvelles possibilités d’applications dans ces secteurs, à court et à long terme.

Il existe toutefois un fossé important entre les besoins de transformation numérique et les réponses effectives qui y sont apportées. Cet écart doit être urgemment comblé.


Le Belux ne figure pas parmi les leaders

L’étude montre clairement que le Belux n’est pas à l’avant-garde de l’innovation. Si la prise de conscience est bien là (8 cabinets sur 10 comprennent le besoin d’innover), la mise en œuvre de l’innovation est à la traîne.

Une personne est ainsi responsable de la gestion du processus d’innovation au sein de 3 cabinets d’avocats sur 10 et de 4 cabinets fiscaux sur 10. Ces chiffres sont bien inférieurs à ceux des autres pays européens et en particulier à ceux des Pays-Bas qui font figure de leader dans ce domaine.

Le principal obstacle est le coût élevé des investissements nécessaires à la mise en œuvre des nouvelles technologies. Le manque de personnel qualifié et, élément non négligeable, la crainte et la résistance au changement posent également un problème, en particulier chez les avocats.


Défis et opportunités

L’innovation crée des opportunités importantes pour les secteurs juridique et fiscal.

Elle conduira à des services plus variés et davantage centrés sur le client. Ces services seront donc mieux adaptés aux besoins des clients et utiliseront les nouvelles technologies.

« Le secteur évoluera vers des modèles commerciaux plus spécialisés qui feront appel à des équipes multidisciplinaires (internes et externes) et à la collaboration », explique Peter Bosschem, CEO d’ELS Belgium (Larcier, Indicator, Intersentia et Bruylant). « Cela se traduira par l’automatisation de services classiques et simples, mais aussi de services ‘premium’ à valeur ajoutée. »

Pour tirer parti de ces opportunités, il convient de relever plusieurs défis majeurs.

Les besoins du client doivent être correctement identifiés, ainsi que le risque et l’impact des nouvelles technologies et des nouveaux modèles de travail sur le plan juridique et dans le domaine de la protection de la vie privée.

Le secteur ne peut rater le train des nouvelles technologies et de leurs applications. Il doit être conscient des défis qui sont liés à leur développement, à leur mise en œuvre et à leur utilisation.

« L’autre défi majeur consiste à se défaire des attitudes conservatrices dans des secteurs plutôt traditionnels. Sans oublier le besoin d’ouverture aux nouvelles technologies et aux nouveaux modèles de travail », ajoute Paul-Etienne Pimont, Managing Director Larcier Legal. « Nous devons travailler de concert et passer à la multidisciplinarité, plutôt que de demeurer généralistes et compétitifs. Il faut aussi surmonter la peur des pertes d’emplois et développer de nouveaux profils professionnels – avocats avec des compétences numériques ou IT, collaborateurs juridiques pour les procédures standards – pour penser de manière plus commerciale et orientée marketing », conclut-il.


L’étude complète peut être téléchargée ici.


Annexes

          1. Sensibilisation à l’innovation

La sensibilisation à l’innovation est plus faible au Belux qu’aux Pays-Bas. Elle se situe au même niveau que celui de l’Espagne et de la France. La taille des cabinets joue ici probablement un rôle. En moyenne, aux Pays-Bas, ceux-ci sont en effet plus grands que dans les autres pays.


          2. Personnes spécifiquement chargées du processus d’innovation

Dans plus de 40 % des cabinets juridiques et fiscaux, personne ne s’occupe spécifiquement de l’innovation. 1 à 5 personnes sont pourtant concernées par l’innovation dans environ la moitié des cabinets.
Comme expliqué précédemment, la taille des cabinets a une influence. Les cabinets du Belux sont beaucoup plus petits qu’aux Pays-Bas.
Il faut toutefois remarquer la sensibilisation beaucoup plus grande des cabinets fiscaux qui sont en moyenne plus petits que les cabinets d’avocats. La pression d’innover est apparemment plus forte dans le domaine fiscal que juridique.

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